En Argentine, après des années d’illusionnisme économique soutenu par le FMI et la Banque Mondiale, le système s’écroule, provoquant une dévaluation de 300% ainsi que le blocage des avoirs et des comptes courants. Les grands patrons, “initiés” juste avant l’effondrement, s’enfuient avec les capitaux, laissant les ouvriers sans emploi et sans argent. Après une révolte populaire et un mouvement social sans précédent, l’Argentine s’organise, cultivant des systèmes de troc, d’entraide et d’assemblées populaires. Les travailleurs de certaines entreprises “sans-tête”, après les avoir âprement défendues, relancent les machines et trouvent des solutions légales pour les récupérer. En Argentine, en 2006, il existait environ 200 entreprises récupérées par leurs ouvriers, représentant plus de 10 000 emplois.
In Argentina, after years of economic illusionism condoned by the IMF and the World Bank, the system collapsed, provoking a 300% depreciation as well as blocking holdings and bank accounts. The big bosses, “initiated” just before the crisis, fled with the capital, leaving the workers jobless and penniless. After a generalised revolt and an unprecedented social movement, Argentina organised itself, cultivating systems of exchange, mutual support and local meetings. Workers of certain “leaderless” companies, after having defended them tooth and nail, have got things moving again, finding legal means of recuperating them. In Argentina, in 2006, around 200 companies had been recuperated by their workers – this represents over 10 000 jobs. In spite of the absence of government aid, the movement is growing, as it is in other Latin American countries.